LES FEMMES DE SALINAS DE BOLIVAR

         

 

                                                             Equateur

 

 

   Salinas, 1970

La mortalité infantile est de 45% 

Près de 85% de la population est analphabète.

Il n’y a pas d’eau courante, pas d’électricité, pas de téléphone, pas de route principale.

Les habitations sont de simples huttes, faites de terre et de paille. 

                     

La principale source de revenu est le sel obtenu par le procédé d’évaporation de l'eau. L’eau provient des sources, nombreuses autour de Salinas.

Le sel resté au fond des récipients était ainsi conditionné sous forme de boule.

Salinas et ses sources d'eau salée sont situées sur les terres d'une puissante famille d'origine colombienne.

 

Avec l’arrivée de volontaires italiens de “l’opération mato grosso “ et le travail de deux religieux du canton de Salinas, la première coopérative d’économie et de crédit est créée.

La constitution en coopérative leur permet de récupérer la libre utilisation des sources de sel auprès de l’Etat, sans avoir à reverser les 80% de leur production au propriétaire terrien.

 

La production de sel permet une économie de subsistance mais est insuffisante pour permettre le développement futur de Salinas.

Mais, la traditionnelle solidarité andine a trouvé, au travers de cette première expérience de coopérative, les moyens d'affronter la société actuelle.

 

La première coopérative Salinera débute avec quinze sociétaires qui vivent dans le centre du canton. 

Ils sont aujourd'hui près de trois milles.

 

 

   Salinas 2012

A deux heures de taxi  « Collectivo » de Guaranda (capitale de la province de Bolivar), au fond d’une vallée, se trouve Salinas. Perchée à flanc de colline, au cœur d’un cirque, entourée de pentes abruptes et surplombée d’éperons rocheux.

Ce minuscule village retiré de tout, a connu en l'espace de quarante ans, un essor étonnant  et s'est converti en modèle d’économie solidaire de premier ordre.

 

Si l'impulsion de son développement économique a bien était donnée par père Paolo, il suffit de visiter les différentes entreprises de Salinas pour se rendre compte que les femmes y sont omniprésentes. Du plus bas, jusqu’au plus haut niveau de la hiérarchie.

Elles ont largement contribué à l’évolution des communautés et de la société en général.

 

L'une de leurs particularités est qu’elles commencent toutes leur journée par la traite des vaches. Qu’elles soient indiennes, métisses, salariées ou entrepreneuses (Elles possèdent toutes une ou plusieurs vaches).

C'est donc à partir de 4h30 du matin, qu’elles arpentent les collines un seau à la main et traient leurs bêtes jusqu'à ce que les bidons soient remplis.

 

La fromagerie ouvre à 7h et à partir de ce moment-là, le flux régulier de ces femmes, de leur mule ou de leur lama, descend des montagnes environnantes. Les animaux sont chargés de bidons de lait. Parfois, les enfants qui vont à l’école, les accompagnent.

Certaines ont trois heures de marche pour venir déposer le lait.

 

La fromagerie est bien l’épicentre du village. Elle constitue la plus grosse entreprise de Salinas mais surtout, elle est la première, celle avec qui, tout a commencé !

 

Si Salinas compte 1200 habitants, ce sont plus de dix milles personnes qui travaillent pour la fromagerie.

 

Les différentes communautés autour de Salinas sont mises à contribution pour d'autres ressources,  telles que la laine de mouton et d’alpaga, avec une organisation qui diffère un peu de celle de la fromagerie.

Ce sont des petits récoltants qui achètent aux différentes communautés environnantes leur laine et qui la revendent directement à l'usine de filature. La laine est achetée au kilo et leur est payée directement.